Manifeste « the Dark Mountain »

Les 8 principes de la décivilisation

« Nous devons déshumaniser un peu nos points de vue, et devenir confiants comme le rocher et l’océan dont nous avons été faits. »

1. Nous vivons à une époque d’effondrement social, économique et écologique. Autour de nous, il y a des signes que toute notre façon de vivre est déjà en train de passer dans l’histoire. Nous ferons face à cette réalité honnêtement et apprendrons à vivre avec elle.

2. Nous rejetons la foi qui veut que les crises convergentes de notre époque puissent être réduites à un ensemble de « problèmes » nécessitant des « solutions » technologiques ou politiques.

3. Nous croyons que les racines de ces crises se trouvent dans les histoires que nous nous sommes racontées. Nous entendons remettre en question les histoires qui sous-tendent notre civilisation : le mythe du progrès, le mythe de la primauté de l’homme et celui de notre séparation de la « nature ». Ces mythes sont plus dangereux parce que nous avons oublié qu’ils sont des mythes.

4. Nous réaffirmerons le rôle de la narration comme étant plus qu’un simple divertissement. C’est à travers les histoires que nous tissons la réalité.

5. Les humains ne sont pas la raison d’être de la planète. Notre art commencera par la tentative de sortir de la bulle humaine. En y prêtant une attention particulière, nous nous réengagerons dans le monde non humain.

6. Nous célébrerons l’écriture et l’art qui est enraciné dans un sens du lieu et du temps. Notre littérature a été dominée pendant trop longtemps par ceux qui habitent les citadelles cosmopolites.

7. Nous ne nous perdrons pas dans l’élaboration de théories ou d’idéologies. Nos paroles seront élémentaires. Nous écrivons avec de la terre sous les ongles.

8. La fin du monde telle que nous la connaissons n’est pas la fin du monde. Ensemble, nous trouverons l’espérance au-delà de l’espérance, les chemins qui mènent au monde inconnu qui nous attend.

Traduction du texte original The Dark Mountain project : SZ/lemoyeu